Lors de la souscription d’un contrat d’assurance, l’assureur s’engage à indemniser le particulier, si le sinistre tant redouté survient. Il peut pourtant arriver que la compagnie d’assurance refuse de prendre en charge le sinistre et donc se refuse à vous indemniser.
Est-ce qu’elle en a le droit ? Si oui, dans quelles situations ? Face à un refus d’indemnisation, quels sont vos recours contre votre assurance ? On fait le point.
Il arrive parfois qu’à la suite d’un sinistre, la compagnie d’assurance refuse d’indemniser l’un de ses assurés.
De nombreuses raisons peuvent être évoquées par l’assurance pour justifier ce refus :
Les exclusions de garantie
L’exclusion de garantie est une clause inscrite dans le contrat souscrit qui prévoit la non-couverture d’un ou de plusieurs sinistres. Ces évènements qui n’entrent pas dans les garanties de base ne pourront donc pas faire l’objet de demande d’indemnisation.
Il y a d’un côté les exclusions légales qui sont imposées par la loi et de l’autre les exclusions contractuelles qui sont propres à chaque assureur
Le contrat d’assurance définit les cas et les circonstances dans lesquels l’assurance indemnisera le particulier. Le refus d’indemnisation peut ainsi intervenir si l’assuré n’a pas respecté certaines conditions mentionnées dans le contrat.
Une déchéance de garantie peut être invoquée dans la mesure où :
✔ la déclaration de sinistre a été effectuée trop tard, provoquant un préjudice financier à l’assureur ;
✔ la déclaration de changement provoque une aggravation des risques non déclarée ou déclarée tardivement entraînant un préjudice financier à l’assureur ;
✔ les dommages subis ont été surévalués volontairement, même lorsque cela ne provoque pas de préjudice financier à l’assureur.
En revanche, les assurances professionnelles, les contrats d’assurance groupe, l’assurance vie, ainsi que les contrats de prévoyance décès et obsèques ne sont pas concernés par cette loi.
Une fausse déclaration volontaire à l’assurance peut aussi mener à un refus d’indemnisation. Le particulier doit ainsi répondre honnêtement, de façon précise et exhaustive aux questions de l’assureur lors de la souscription à un contrat.
Si la compagnie d’assurance découvre que le consommateur n’a pas déclaré un risque ou qu’il ne l’a pas informée d’un changement de situation important comme un mariage, un déménagement ou la naissance d’un enfant, elle peut considérer que le sinistre n’est pas assuré et ainsi opposer un refus d’indemnisation.
Si le particulier a subi un sinistre et que dans sa déclaration il a surestimé le préjudice afin d’être mieux remboursé, cela peut une fois de plus entraîner un refus d’indemnisation.
Il sera toutefois possible que la compagnie d’assurance vous propose une indemnisation plus réaliste.
Attention cependant, car elle pourra aussi porter plainte contre vous pour production de faux et usage de faux, si vous lui avez communiqué de fausses factures.
Si le particulier n’a pas réglé sa prime d’assurance, l’assureur peut décider de ne pas l’indemniser en cas de sinistre.
Vous pouvez néanmoins demander un échelonnement de vos paiements à l’amiable avec votre conseiller en lui expliquant les raisons pour lesquelles vous n’avez pas pu payer votre cotisation et en négociant la couverture de vos risques.
Plusieurs recours s’offrent à vous en cas de litige avec une assurance sur l’indemnisation d’un sinistre ou sur le montant d’une cotisation :
Le médiateur des assurances est une autorité indépendante et extérieure aux sociétés d’assurance, qui aide à trouver des solutions amiables aux litiges entre les assurés et les compagnies d’assurance membres de la Médiation de l’Assurance.
Le médiateur à saisir, qui est souvent le médiateur de l’assurance, est inscrit dans le contrat d’assurance. Il peut être saisi par :
✔ l’assuré ou ses représentants ;
✔ les associations de consommateurs ;
✔ les professions juridiques ;
✔ les pouvoirs publics ;
✔ ou la société d’assurance avec l’accord de son client.
Le médiateur peut être saisi lorsque l’assuré a adressé une réclamation écrite à son assureur et qu’il n’a pas obtenu de résultat satisfaisant.
Pour cela, il suffit de lui envoyer un courrier ou un courriel, en indiquant :
✔ le nom de la compagnie d’assurance avec laquelle vous avez un litige ;
✔ le numéro de votre contrat ;
✔ une description des événements intervenus ;
✔ et de l’objet du litige.
Les photocopies des justificatifs nécessaires – contrat d’assurance – et les courriers échangés avec la compagnie d’assurance doivent venir compléter le courrier.
Le médiateur émettra un avis dans un délai moyen entre 3 et 6 mois, dont la portée est précisée dans le contrat d’assurance.
Si la décision du médiateur ne vous satisfait pas, vous pouvez saisir en dernier recours la juridiction compétente. La détermination de cette dernière dépend des sommes en jeu dans le désaccord.
Si le litige est inférieur ou égal à 10 000 € ou s’il est lié à un accident, il faudra saisir le tribunal de proximité ou le tribunal judiciaire tandis que pour un litige supérieur à 10 000 €, c’est le tribunal judiciaire.
L’assuré devra être représenté par un avocat si le litige porte sur un montant de plus de 10 000 €.
Dans la filière de l’assurance, le délai de prescription est de deux ans à partir de la date de l’événement à l’origine du litige. Il peut toutefois être prolongé par une des causes ordinaires de suspension comme la désignation d’un expert ou l’envoi d’une lettre recommandée papier ou électronique.
Pour les recours en réparation de dommages corporels, ce délai est porté à 10 ans.